Un dimanche, de nos jours, et une maison de campagne aux souvenirs nébuleux et aux non-dits éloquents comme réceptacle des sentiments.
Surtout, trois amis de jeunesse, Pierre d'un côté, qui est resté seul à vivre dans cette maison, et Hélène et Paul, leurs enfants et leurs conjoints de l'autre, qui se retrouvent le temps d'une dernière confrontation pour vendre cette maison achetée en commun quinze ans plus tôt...

Témoin impitoyable de son époque et de ses mutations, Jean-Luc Lagarce dans cette "Cerisaie" bien à lui, ne cesse de décortiquer l'âme humaine, utilisant le rire comme anesthésiant tel un chirurgien avisé. Il nous peint avec humour, violence et émotion, les derniers soubresauts d'un amour de jeunesse avant le départ définitif, avant l'oubli.

Dans une mise en scène qui s'inspire des techniques du cinéma (ellipses, noirs, fondus enchaînés...), Olivier Broda a à cœur de faire entendre l'écriture si belle et si particulière de Lagarce afin de trouver la fièvre et l'urgence pour dire et laisser deviner ce qui anime chaque protagoniste : une envie d'amour et de vérité impossible à rassasier.

Le Théâtre du Temps Pluriel offre par le prisme de ce grand auteur contemporain un théâtre de l'intime sans artifice, une pièce drôle, émouvante à la mélancolie douce et où flotte le parfum doux-amer d'un dimanche à la campagne.

note du metteur en scène | critique Le Journal du Centre | photos ©Pascal François | vidéo ©Pascal François
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